Nickolas Muray
Posted: May 18th, 2011 | Author: Adeline Wessang | Filed under: portfolios | Tags: advertising, Hollywood, Nickolas Muray, photography, portrait | No Comments »Hungarian-born American photographer (1892-1965)
Hungarian-born American photographer (1892-1965)
Démarrons avec les présentations.
J’ai commencé par des études de Droit et ça m’a donné envie d’intégrer une école d’art, bizarrement. J’ai passé mon DNSEP à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Paris Cergy en 2008. Et en parallèle, j’ai passé une Licence de Lettres avec un parcours de médiation culturelle.
Je continue à avoir une pratique plastique et je travaille au Palais de Tokyo en tant que médiatrice culturelle.
Quelle place occupe l’art au quotidien ?
Beaucoup de place ! Trop ? (rires).
C’est multifacette et l’art occupe une place importante dans ma vie. Le questionnement, l’intérêt ou l’échange jouent un rôle chacun à leur manière.
A partir du moment où l’on travaille dans le milieu de l’art, la séparation entre travail et loisir est assez mince, voire inexistante…
Oui, c’est certain. Je ne crois pas qu’on soit amené à faire de la photo, ou à travailler avec des artistes par hasard. Il y a un intérêt initial, ou une vocation. Et peut-être une façon de regarder qui est un peu autre.
Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?
Le travail des autres artistes dans un premier temps. Je me rappelle de mon tout premier cours à l’Ecole des Beaux-Arts, Bernard Marcadé nous avait dit que de toute façon, tout avait déjà été fait. Et que la question est de savoir comment faire “avancer le schmilblick”. Lorsque l’on entend ça et qu’on est en première année, c’est assez déconcertant… Mais cela prend tout son sens par la suite. Regarder ce qu’il s’est passé auparavant, en tirer des conclusions et questionner d’une autre façon.
Ton travail de photographe comporte un corpus de portraits assez conséquent. Tu as initié récemment un projet de portraits de l’équipe du Palais de Tokyo ainsi que des acteurs du lieu (artistes, intervenants…). Je voudrais savoir de quelle manière tu abordes le portrait d’une personne que tu ne connais pas forcément.
Lorsque je dois prendre en photo quelqu’un que je connais un peu, j’ai eu un temps d’observation et d’anticipation qui me permet d’essayer de capturer le personnage de la façon dont il aimerait être perçu. Mon but est que cette personne soit contente d’avoir un portrait.
Il s’agit également de mettre en valeur les aspects qui me touchent le plus chez quelqu’un. C’est ce que j’ai envie de montrer. Je pense notamment à un portrait d’une personne travaillant au Palais de Tokyo qui est très introvertie et qui s’est vraiment révélée devant l’appareil.
Lorsque je ne connais pas la personne, et que j’ai très peu de temps devant moi, c’est le défi qui me motive. Mais en règle générale, je préfère y réfléchir en amont, trouver des décors ou un accessoire, quelque chose qui se rapporte à cette personne. Il s’agit de trouver un contexte favorable dans ce cas précis.
Quel type d’appareil utilises-tu ?
J’ai laissé tomber l’argentique pour tout un tas de raisons. Je travaille uniquement en numérique. Et je suis une inconditionnelle de Nikon.
Il me semble que tu retouches tes images de manière assez légère.
Effectivement, il n’y a pas de modification de l’image. Je pense à la série Garden Party qui met en scène des enfants : tous les accessoires ainsi que le maquillage sont intervenus lors de la prise de vue. J’aime que tout le décor soit prêt, même si dans certains cas, il est fait de bouts de ficelles. Le travail en post-production consiste surtout à calibrer la couleur, il n’y a pas de photo-montage.
Combien de temps passes-tu sur une image en moyenne ?
Si je suis en train de réaliser un travail plastique, la photo est juste un médium, elle n’est pas technique, au sens où je l’entends. Il s’agit davantage d’un travail de composition, en général en série. Donc ces images nécessitent un temps de préparation, pour lancer la série. Comme j’ai beaucoup travaillé avec des enfants, il fallait dans un premier temps les trouver et les booker. Je devais aussi m’entretenir avec les parents, leur expliquer mes intentions etc. Ensuite le travail de post-production avant de faire valider la photo par la famille. En général, ce type de projet prend quelques semaines.
Pour la série de portraits qui est en cours, les contraintes sont différentes. Un shooting peut avoir lieu de manière improvisée parce que quelqu’un sera de passage et je vais le prendre en photo. J’aurais repéré le lieu de la prise de vue au préalable et tout se passe assez vite.
Lorsqu’il s’agit de photos de tournage, la prise de vue s’étale sur un ou plusieurs jours et j’essaie ensuite de retravailler ça dans les plus brefs délais.
A quoi ressemble une journée type de travail ?
Les journées sont assez chargées. Je travaille sur les projets que nous développons au Palais de Tokyo et je fais de la médiation pendant la journée.
Le soir, j’essaie d’avancer sur mes photos, principalement les photos de tournage, les portraits. Un certain nombre de dossiers de photos s’accumulent et sont en attente. Donc oui, les journées sont longues.
Quels sont tes projets à moyen et court terme ?
J’ai une série de performances en attente que je réalise avec des enfants. J’utilise le prétexte du jeu ou de la punition que je détourne avec eux. Pour la prochaine performance, je vais reprendre le jeu “Jacques a dit”. L’idée est de faire de la cours de récréation, non pas un terrain de jeu, mais un terrain de préparation à la guerre, avec des clans etc. Ca serait l’endroit où les affinités entre les gens se manifestent ou, au contraire, les divergences éclatent. Un enfant serait choisi de manière aléatoire pour jouer Jacques a dit, tous les enfants seraient habillés de la même manière et exécuteraient les ordres de cet enfant désigné. Le jeu reste la thématique. Qu’est-ce-que le jeu pour ces enfants ? Sont-ils en train de jouer lorsqu’ils font la performance ?
Et en parallèle, il y a cette série que initiée au Palais de Tokyo qui consiste à prendre en photo les gens avec qui je travaille . Il s’agit d’inclure tous ceux qui ont participé de près ou de loin au projet Palais de Tokyo. Cette série devra être bouclée pour les dix ans du Palais de Tokyo en 2012. L’idéal serait d’en faire un catalogue, pour communiquer sur ces gens qui ont permis que ce lieu existe et demeure.
A quoi rêves-tu ?
Lorsque je serai grande ? (rires)
J’aimerais acheter un vieux château, et le restaurer. Idéalement, il serait au milieu de nulle part, il y aurait de la verdure, de l’espace et une connexion Internet quand même.
Plus sérieusement, je ne me projette pas trop en réalité. Envie de continuer à aller voir ce qu’il se passe ailleurs. La Lettonie et l’Afrique font partie des envies du moment.
Quand est-ce-que tu te sens utile ?
Je me sens utile lorsque le message passe, quel qu’il soit.
Que fais-tu le dimanche soir ?
Aucun souvenir (rires).
J’attends le lundimanche.
Quelle est ta drogue légale favorite ?
Je suis une dingue des consoles de jeu et ça a l’avantage d’être légal . Je commence à en avoir une collection. J’ai conservé les premières Nintendo familiales, qui sont intactes.
Quelle épitaphe sur ta tombe ?
FIN. Et tous les homonymes de ce mot…
C’est donc le mot de la fin. Merci.
Bang Bang, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Alexandre Singh, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Fôret, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Karsten Födinger, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Wig Out, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Mégaphone, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Michel Gondry, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Sans Titre, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Ralflow, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Sans Titre, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Tournage du clip “Prêt” de Ralflow, Aurélie Cenno, Courtesy de l’artiste
Aurélie Cenno
Née en 1982
Vit et travaille à Paris.
http://www.aureliecenno.com/