Larry Niehues

Posted: January 29th, 2015 | Author: | Filed under: interviews | Tags: , | No Comments »

“Une fois de plus, nos valises cabossées s’empilaient sur le trottoir; on avait du chemin devant nous. Mais qu’importe : la route, c’est la vie”. Jack Kerouac, Sur la route (1957)

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En voyant vos images pour la première fois, j’ai été frappée par leur intemporalité : si elles sont bien contemporaines, elles auraient pu être prises il y a quelques décennies.

C’est cool quand les gens pensent que mon travail date, cela me flatte.
C’est justement le but recherché, je veux montrer et prouver que cette vieille Amérique se trouve toujours au coin des rues.

Un certain nombre de photographies ont été prises en roulant, en voiture ou à moto. Est-ce-que l’itinérance, dans la lignée des auteurs de la beat generation, fait partie intégrante de votre travail ?

Oui complètement, pour moi le “Road Trip” est le meilleur moyen d’explorer un pays. Se procurer une carte afin de traverser des petites villes permet de découvrir des endroits et rencontrer des personnes extraordinaire qui représentent l’Amérique profonde.

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J’ai l’impression de vous prenez les photos “sur le vif”, c’est à dire de manière instantanée. Pourtant, si certains personnages n’ont pas pris la pose, ils savaient qu’ils étaient pris en photo. Comment procédez-vous pour obtenir ce rendu si naturel ?

J’essaye de mettre à l’aise ma présence avec ma camera, en shootant autour, avant de prendre la photo que j’ai en tête avec mon personnage. Ceci dit, il m’arrive aussi de demander l’autorisation afin d’avoir le résultat voulu.

Avec quels appareils travaillez-vous ?

J’utilise des appareils argentiques au format 35mm uniquement: Nikon FE 1982 , Nikon F3 1985 , Nikon 100 1999 , Leica minilux.

Outre certaines qualités formelles, travailler avec de l’argentique implique de ne pas voir le résultat immédiatement. Est-ce-que cette attente nourrit votre travail d’une certaine manière ?

J’aime le procédé qui implique l’argentique. En effet, je n’ai pas le résultat immédiatement, je ne sais pas quel va être le rendu et je ne peux pas prendre une même photo plusieurs fois et sous tous les angles pour être sur de l’avoir capturé. C’est justement ce qui est excitant: shooter 36 ou 25 photos dépendantes de la pellicule achetée, essayer d’avoir un maximum de photos différentes sur chacune de ces pellicules, et ne pas savoir si l’on en a capturé une bonne. La surprise y est a chaque fois que je vais récupérer mes négatifs chez Marvin (l’artisan de Beverly blvd qui me les développe), je fonce à mon bureau et je scanne tout. J’apprécie tout ce process. Y compris les déceptions parfois lorsqu’une photo n’est pas sortie, ou le contraire -et le meilleur-, une photo où l’on ne s’attendait pas à un tel résultat.

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Sur votre site il existe une section intitulée “digital work”. Je me demandais à quoi elle correspondait.

La section “digital work” sur mon site est tout le travail que je faisais à mes débuts, de ma première camera jusqu’à mon passage exclusif à l’argentique.

Justement, revenons à vos débuts. Quel parcours avez-vous suivi ?

Je n’ai pas fait d’école de Photographie ou autres… j’ai appris sur le terrain en étant commissionné pour divers jobs ( Fashion, Musique, Editorial….). Mes professeurs sont ceux qui m’inspirent comme Dennis Hopper, William Eggleston, Robert Frank. Depuis maintenant trois ans j’essaie de me concentrer essentiellement sur mon propre projet, à savoir une documentation sur l’Amérique.

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Quels sont vos projets ?

Je viens tout juste de terminer une exposition à Brighton, UK qui avait lieu à la galerie One Eyed Jacks (www.oneeyedjacksgallery.com). Mes projets sont de futures expositions bien sûr ! Je suis en contact avec une galerie à Sydney pour la prochaine, et je travaille actuellement sur la création d’un livre qui j’espère verra le jour rapidement.

http://www.larryniehues.com

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