Jeremy Deller (version française)
Posted: March 17th, 2009 | Author: Adeline Wessang | Filed under: no blah blah: one artist | Tags: Acid Brass, Folk Archive, Jeremy Deller, Turner Prize | No Comments »« C’est ce que j’essaie de faire ressortir dans mon travail : le plaisir que j’ai à faire ce que je fais. » (interview pour Tate online, Turner Prize, 2004)
Né en 1966.
Basé à Londres.
En 1992, il obtient un Master en Histoire de l’Art à l’Université du Sussex.
Il était auparavant au Courtauld Institute of Art à Londres, d’où il sort diplômé en 1988, spécialisé en architecture et en Baroque.
Alors qu’il est encore étudiant, il commence à intervenir dans la spère publique en placardant des posters d’expositions qu’il aurait souhaité visiter.
En 1986, il rencontre Andy Warhol lors d’un vernissage de ses autoportraits à Londres. Ce dernier l’invite à venir séjourner deux semaines à la Factory.
En 1993, alors que ses parents se sont absentés pour deux semaines, il décide d’organiser une exposition dans sa propre chambre. Open Bedroom se constituait d’une série de douze peintures de Keith Moon (premier batteur du groupe The Who, mort d’une overdose de médicaments à l’âge de 32 ans).
Il réalise des t-shirts portant des inscriptions telles que MY DRUG SHAME ou MY BOOZE HELL (Robbie Williams a d’ailleurs porté ce modèle lors d’une émission pour enfants, montrant à cette occasion un certain degré d’auto dérision, “booze” étant le terme familier pour désigner l’alcool).
Il est récompensé du Turner Prize pour Memory Bucket en 2004.
En 2007, il est nommé pour siéger au conseil d’administration de la Tate Gallery.
Les quatre projets qui suivent font tous référence à des aspects de l’histoire anglaise ou à sa culture. L’intérêt de Deller pour l’Histoire ou la culture vernaculaire s’y ressent. D’aucuns diront qu’il fait ce que l’on nomme de l’art socialement engagé. Pour ma part, le terme social ne me semble pas approprié. Deller agit plutôt comme un catalyseur, essayant de montrer les connections existant entre les choses.
ACID BRASS
1997
« L’idée était simple : faire jouer par une fanfare traditionnelle une sélection de morceaux d’Acid House. » Jeremy Deller (livret du CD d’Acid Brass)
The History of the World, 1997-2004, wall painting, Courtesy de Art: Concept, Paris
Initié il y a plus de dix ans comme une collaboration musicale entre Jeremy Deller et la fanfare de Manchester, Williams Fairey, Acid Brass se réfère à l’histoire récente de la Grande Bretagne, d’un point de vue social et industriel. Il y est question du déclin de l’industrie sous le régime libéral de Margaret Thatcher.
D’un côté, les fanfares d’usine, héritées des conglomérats industriels du Nord de l’Angleterre (on encourageait les ouvriers à jouer dans les fanfares afin d’éviter qu’ils aillent au pub).
Et de l’autre, la musique acid house, venue de Chicago, qui émerge au milieu des années 80. Thatcher mène alors une politique sévère, obligeant les clubs à fermer leurs portes à deux heures du matin. Cela incite les clubbers à prolonger leurs fêtes de manière clandestine dans des usines désaffectées. Le phénomène des rave parties était né.
Les fanfares et l’acid house sont des formes de musique populaire, toutes deux fortement implantées dans le Nord de l’Angleterre. Elles sont en cela étroitement liées à la culture de la classe ouvrière. Pour le projet Acid Brass, elles sont associées en tant que symboles : un monde qui disparaît alors qu’un autre est en train d’émerger.
Depuis 1997, la fanfare Williams Fairey a joué Acid Brass à de nombreuses reprises en Angleterre et dans toute l’Europe, contribuant ainsi à la diffusion de l’œuvre.
STEAM POWERED INTERNET COMPUTER
2006
Jeremy Deller et Alan Kane
Steam Powered Internet Computer, 2006, Courtesy du Modern Institute, Glasgow
Au beau milieu d’un champ dans le Kent, on pouvait utiliser un Macintosh, alimenté par une machine à vapeur.
La révolution industrielle et la révolution digitale, ici mises en relation de manière peu commune.
« Nous nous trouvons actuellement à un tournant dans l’histoire de l’Angleterre, à la fin d’une ère. » Jeremy Deller (The Guardian, 11/07/2006)
THE BATTLE OF ORGREAVE
2001
sur une idée de Jeremy Deller, réalisé par Mike Figgis et produit par Artangel
“En mars 1984, l’Union Nationale des Mineurs se mit en grève. Le 18 juin, un affrontement des plus violents opposa grévistes et police près de la cokerie d’Orgreave. 15 000 personnes auraient été impliquées. » (extrait du film)
The Battle of Orgreave, 2001, Courtesy de Gavin Brown’s Enterprise, NY
Margaret Thatcher, Premier Ministre au moment des faits, est véritablement partie en guerre contre le Syndicat britannique des Mineurs. Le combat, qui fut l’un des plus violents de l’histoire de la contestation ouvrière en l’Angleterre, est ici rejoué.
Jeremy Deller puise dans la tradition anglaise, en effet, le fait de rejouer un évènement historique est très populaire en Angleterre.
Il a fallu trois ans pour concrétiser ce projet qui est en soi un travail de mémoire collective. On compte environ un millier de participants, parmi lesquels des habitants de la région, des figurants travaillant pour des agences de reconstitution d’événements historiques et enfin des mineurs qui ont rejoué un évènement traumatisant de leur vie.
A la différence des batailles qui ont eu lieu dans l’Antiquité ou au Moyen Age, Orgreave fait partie de l’histoire contemporaine. Mais cela montre aussi à quel point certains événements sont vite oubliés.
Le film n’était pas une fin en soi, c’est plutôt l’événement public qui intéressait Deller, et la façon dont il avait été déformé par les médias au moment des faits.
Son intérêt était moins de rejouer l’événement afin de guérir les consciences que d’apporter un dialogue sur celui-ci. Il voulait que les gens s’en souviennent, pas seulement ceux qui avait vécu Orgreave, mais tous les autres, l’opinion publique y comprise.
FOLK ARCHIVE
1998 à 2005
Jeremy Deller et Alan Kane
Définir Folk Archive n’est pas chose facile. Il pourrait s’agir d’une collection d’objets du quotidien et de traditions du Royaume-Uni : des objets faits main, des sculptures de légumes, un éléphant mécanique, des fêtes de village…
Folk Archive, vue de l’exposition “D’une révolution à l’autre”, Courtesy du Palais de Tokyo, 2008
Photo : Marc Domage
Le point de départ de Folk Archive était d’essayer de montrer certains aspects de la vie anglaise et de sa créativité, absents des cérémonies d’inauguration du Millenium Dome. Les deux artistes se sont toujours intéressés à ce que les gens pouvaient créer en dehors des traditionnels cercles artistiques. Comme le souligne Deller, “Folk Archive se rapporte aux gens qui sont complètement passionnés par ce qu’ils font et qui aiment ce qu’ils font (…) Cela concerne les obsessions et les intérêts des gens.” (conférence Deller & friends, Palais de Tokyo, 02/10/2008).
Le fonds constitutif de Folk Archive n’est pas issu de la culture de la société de consommation, tous les objets ont été créés de manière spontanée, sans intention de profit. Ils n’ont d’ailleurs aucune valeur financière à priori.
L’adjectif folk en Grande Bretagne a une connotation péjorative : il représente tout ce qui n’est pas urbain, donc tout ce qui est inintéressant. C’est d’ailleurs probablement pour cette raison que Jeremy Deller et Alan Kane ont choisi cet adjectif, pour essayer de reconsidérer son sens de manière plus large.
C’est un procédé qui n’a aucune limitation dans le temps, cela peut continuer encore et encore.
Le British Council en a fait l’acquisition en 2007.
Les trois projets ci-dessous ont vu le jour alors que Jeremy Deller se trouvait aux Etats-Unis. Le voyage est important car il génère des rencontres. Le studio n’est pas son territoire de prédilection, il préfère travailler à l’extérieur, essayant de relier des choses ou des événements avec des groupes humains. Il s’intéresse aux connections existant entre les lieux, le temps (passé et présent) et les personnes (individus et groupes).
VETERAN’S DAY PARADE: THE END OF THE EMPIRE
2002, 14’10”, DVD, coul., son.
Veteran’s Day Parade, the End of the Empire, 2002, Courtesy de Art: Concept, Paris
Novembre 2001, jour des vétérans américains à Amargossa Valley au Nevada : la caméra de Jeremy Deller filme les chars et les voitures des différentes communautés qui défilent lentement.
Ce défilé en hommage des soldats américains morts au combat a lieu une fois par an.
Cette vidéo fait partie d’un ensemble de documents produits par Jeremy Deller lors d’un séjour aux Etats-Unis en 2001.
AFTER THE GOLDRUSH
2002, livre et CD
Untitled (After the Goldrush), 2003, Courtesy de Gavin Brown’s Enterprise, NY
Il est resté en résidence pendant un an au CCAC Wattis Institute for Contemporary Arts de San Francisco. Sur place, il a acheté une vieille Jeep qu’il a customisée avec des autocollants pour voitures. Ces autocollants sont une véritable tradition aux Etats-Unis pour exprimer ses idées ou son appartenance à une communauté. Deller les voit comme un possible substitut à la conversation dans un pays où les gens passent une grande partie de leur temps en voiture.
Quelques morceaux choisis : “God Bless America” (Dieu bénisse l’Amérique), “Keep your rosaries off my ovaries” (Eloignez vos rosaires de mes ovaires), “Bush : Texas homegrown dope” (Bush : imbécile du Texas).
L’idée d’un guide sur la Californie du Nord lui est venue naturellement alors qu’il avait rassemblé de nombreux documents, photographies et témoignages d’individus rencontrés en chemin. Il en résulte évidemment un contenu beaucoup plus personnel puisque l’ouvrage est conçu comme un livre de chasse au trésor. Le lecteur peut s’il le souhaite partir à la recherche des gens que Jeremy a rencontré, parmi lesquels Alan Laird (ex-Black Panther qui possède à présent une galerie d’art) ou Dixie Evans (sosie de Marilyn Monroe, danseuse et propriétaire du Musée Burlesque Exotic World). Chacun d’entre eux donne l’opportunité de se remémorer certaines pages de l’Histoire des Etats-Unis. Bien évidemment, le titre est à la fois une référence à la ruée vers l’or qui débuta au milieu du XIXe siècle avec l’immigration massive, et à un album de Neil Young sorti en 1970.
Le guide s’articule autour de cinq endroits, de Oakland jusqu’au désert Mojave où Jeremy Deller a fait l’acquisition d’une parcelle de désert pour 2000 Dollars lors d’une vente aux enchères. Il tenait à conserver une partie du pays avant de partir. Ce moment a été enregistré et c’est d’ailleurs la première piste du CD, qui propose par ailleurs des morceaux de William E. Whitmore, un joueur de banjo.
MEMORY BUCKET – A FILM ABOUT TEXAS
2004, 28’39”, DVD, coul., son.
Helotes, 2004, Courtesy de Gavin Brown’s Enterprise, NY
Il était en résidence pendant deux mois à San Antonio au Texas lorsqu’il a réalisé ce film. Les rencontres et les témoignages se déroulent à deux endroits chargés sur le plan politique :
– Waco où le FBI a ordonné l’assaut du ranch des Davidiens après 51 jours de siège (rappelons que l’utilisation d’armes militaires contre des civils est supposée être illégale aux Etats-Unis).
– Crawford, où George W. Bush est domicilié car il y possède un ranch.
Deller le considère comme un film sur le Texas. Notre point de vue européen pourrait facilement avoir des clichés en tête lorsqu’il s’agit du Texas : des cowboys sur leurs chevaux devant un ranch par exemple. Mais ce parti pris est évité de manière très simple et très efficace. Deller a préféré recueillir les témoignages d’habitants de la région, comme celui d’un survivant de Waco, et il y a mêlé des images d’archives.
En 2002, lorsqu’il a tourné le film, le gouvernement Bush était encore très populaire. Certains ont cru déceler dans Memory Bucket une sorte d’anti-américanisme. Ce n’est pas le cas, Deller s’est efforcé d’établir des connections entre Crawford, ville patriotique et Waco, prise en état de siège par le gouvernement américain.
Il accorde la même attention à la patronne d’un café restaurant ravie que Bush soit venu dans son établissement qu’à cette femme quaker, farouchement opposée à la guerre en Irak.
Jeremy Deller a du mal à le considérer comme un documentaire : il s’agirait plutôt d’un journal vidéo selon lui. Le titre est emprunté à un magasin situé à Helotes, dans le Sud du Texas. Le film s’ouvre d’ailleurs sur un plan de la façade du magasin.
Memory Bucket rassemble différents éléments constitutifs du travail de Jeremy : c’est un film de type documentaire, il implique le voyage et la résidence, des interviews ont été menées et enfin, il existe cette interaction entre des individus et des identités collectives.
A la fin du film, la caméra capture les images d’un phénomène naturel qui se produit quotidiennement à la tombée de la nuit : des milliers de chauve-souris s’envolant de la grotte Bracken. Elles ne sont pas là par hasard. En effet, la ville d’Austin au Texas est également connue pour abriter la plus importante colonie de chauve-souris vivant en milieu urbain (et je soupçonne par ailleurs M. Deller d’avoir un faible pour ces animaux : voir le projet Bat House ci-après). A ce stade, le film en devient presque une peinture abstraite; il n’y a pas de conclusion (au sens traditionnel du terme en tout cas) car aucune solution n’est proposée. C’est la folie humaine qui est en quelque sorte le sujet du film, et c’est assez déprimant. La séquence avec les chauve-souris évoque le Romantisme du XIXe siècle. La chauve-souris était alors fréquemment employée en littérature ou chez les peintres Préraphaélites comme John Everett Millais.
Untitled (Bats), Courtesy de Art: Concept, Paris
Les deux projets suivants se concentrent sur l’appartenance à une communauté ou à un clan. Ils ont supposé la collaboration avec des fans dans les deux cas. Jeremy Deller s’intéresse ici à l’interaction existant entre l’individu et un groupe.
THE USES OF LITERACY
1997
“Cher ami / fan
Je suis actuellement en train de collecter des documents pour une exposition sur les Manics l’an prochain. Si vous êtes intéressés pour y prendre part ou pour obtenir plus d’information, n’hésitez pas à me contacter. Merci.
Jeremy”
Ce projet est une collaboration entre Jeremy Deller et les fans du groupe de rock Manic Street Preachers. Deller a rassemblé un ensemble de peintures, dessins et poèmes réalisés par les fans.
Le titre est tiré de l’ouvrage de Richard Hoggart La Culture du Pauvre, qui présente un caractère autobiographique et qui déplore la perte d’une vraie culture populaire en Angleterre.
Ce projet utilise ce qui avait été créé dans l’intimité d’une chambre d’adolescent pour le montrer dans un contexte public au moyen d’une exposition et d’un livre.
Deller explore et questionne la relation complexe entre les artistes et le public.
Il a également co-réalisé avec Nick Abrahams le vidéo clip Found That Soul, pour les Manic Street Preachers. On y retrouve le groupe en train de jouer, des fans plongés dans la lecture de livres et des chauve-souris, le tout filmé en images infrarouges.
OUR HOBBY IS DEPECHE MODE / THE POSTERS CAME FROM THE WALLS
co-réalisé par Jeremy Deller et Nick Abrahams
2006, 72′, produit par Brown Owl Film pour Mute / EMI
“Je ne crois pas qu’il existe un autre chanteur au monde qui suscite autant l’intérêt que Dave Gahan de Depeche Mode, en tout cas en Russie. On lui voue quasiment un véritable culte. Durant les six derniers mois, j’ai réalisé un documentaire sur les fans de Depeche Mode avec mon collaborateur Nick Abrahams. Nous avons voyagé en Europe et jusqu’au Mexique, mais les Russes étaient vraiment les plus passionnés.” Jeremy Deller (The Observer, 15/10/2006)
Depeche Mode étant célèbre dans le monde entier depuis plusieurs décennies, il n’y avait aucune utilité à réaliser un documentaire de plus sur leur carrière. Les auteurs ont choisi de se concentrer sur leurs fans et la manière dont ils expriment leur passion pour le groupe et leur musique. Le tout variant selon le contexte politique, économique ou social.
Le public mexicain est particulièrement intéressé par l’aspect religieux des chansons. En Iran, un fan est heureux de montrer quelques cassettes pirates qu’il a pu se procurer. Dans l’ex-URSS qui interdisait la vente d’objets dérivés du groupe, les fans se fabriquent eux-mêmes des t-shirts, des badges ou des boutons.
Le documentaire a été projeté au Festival du Film de Londres en octobre 2008, mais aucune date de sortie n’est prévue pour le moment.
Ce qui rend le travail de Jeremy Deller si particulier, c’est aussi le fait qu’il ne semble pas préoccupé par le marché de l’art. En effet, il conçoit des projets à grande échelle, qui ne sont pas facilement commercialisables. Il s’engage d’ailleurs la plupart du temps sur des projets à long terme comme :
SPEAK TO THE EARTH AND IT WILL TELL YOU
Le titre rappelle le sac en plastique rose qu’il avait créé pour la foire d’art contemporain Frieze en 2003 : Speak to the Earth and it will show you.
Il s’agit dans ce cas d’une collaboration avec Skulptur Projekte Münster 2007. Le phénomène des jardins associatifs n’avait probablement pas échappé à Jeremy Deller alors qu’il séjournait à Münster, en Allemagne. Ils ont du lui sembler typiquement Allemands, en tout cas pour lui qui est Anglais.
Chacune des 54 associations de jardins partagés a reçu un carnet. Il leur est demandé de consigner par écrit toute information, qu’elle présente un caractère social, environnemental ou botanique et ce, jusqu’à la prochaine édition de Skulptur Projekte, en 2017. Histoires individuelles et histoires collectives sont au coeur de ce projet.
http://www.skulptur-projekte.de/
THE BAT HOUSE PROJECT
Un concours initié en 2007 pour créer un abri pour les chauve-souris de Londres.
http://www.bathouseproject.org/
livres / musique :
Folk Archive : Contemporary Popular Art from the UK, Jeremy Deller & Alan Kane, Book Works, Londres, 2005,160 pages
After the Goldrush, Jeremy Deller, Editions CCAC, San Francisco, Californie, 2002, 96 pages & CD
The Uses of Literacy, Jeremy Deller, Book Works, Londres, 1999, 48 pages
The English Civil War Part II, Personal accounts of the 1984-85 miner’s strike, Jeremy Deller, Artangel, 2002, 160 pages & CD
Life is to Blame for Everything : Collected Works & Projects, 1992-1999, Jeremy Deller, Salon 3, 2001, 96 pages
Acid Brass, The Williams Fairey Band, CD, Blast First / Mute Records, 1997
liens :
site de Jeremy Deller :
http://www.jeremy-deller.co.uk/
ou
http://www.jeremydeller.org/
Folk Archive :
http://www.britishcouncil.org/arts-aad-folk-archive.ht
Film sur les fans de Depeche Mode à travers le monde :
http://www.theposterscamefromthewalls.com/
galeries :
Art: Concept (Paris)
http://www.galerieartconcept.com/
Gavin Brown’s Enterprise (New York)
http://www.gavinbrown.biz/
the Modern Institute (Glasgow)
http://www.themoderninstitute.com/
sac plastique distribué au public de la foire d’art contemporain Frieze en 2003, Courtesy de Art: Concept, Paris
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