Paul Thek
Posted: February 14th, 2009 | Author: Adeline Wessang | Filed under: art sur canapé: exhibition reviews | Tags: Paul Thek | No Comments »Cet artiste américain, né en 1933, a fréquenté le Pratt Institute de Brooklyn d’où il est originaire.
Son travail, qui est encore largement méconnu, a été longtemps sous-estimé. Mike Kelley, que l’on ne présente plus, a déclaré : On a le sentiment que Paul Thek a été délibérément mal interprété, ou exclus de l’histoire de l’art. Il a toujours été relativement bien accueilli à son époque, mais pour diverses raisons, il n’a pas été perçu comme représentatif de son temps. Soudain, aujourd’hui il interroge cette même histoire de l’art. Pourquoi ? La raison est évidente : beaucoup d’oeuvres récentes ressemblent à celles de Paul Thek. (a)
Le corps, la chair, comptent parmi les thèmes importants chez lui. En 1962, il peint La Naissance de Vénus, un motif abstrait évoquant la chair humaine. Quelques années plus tard, il réalise ses premiers moulages : ses parties génitales en plâtre auxquelles il ajoute des feuilles d’argent, des cheveux et des ailes de papillon.
Untitled, 1966
Entre 1964 et 1966, il initie la série des Technological Reliquaries (Reliquaires Technologiques), il s’agit de boîtes en plexiglas contenant des morceaux de cire imitant la chair humaine de manière incroyablement réaliste.
Il déclare dans un entretien pour le journal hollandais De Volkskrant : A ce moment-là à New York, il y avait une telle tendance en faveur du minimal, du non-émotionnel, même de l’anti-émotionnel, que je voulais dire de nouveau quelque chose à propos de l’émotion, à propos de la face horrible des choses. Je voulais ramener les caractéristiques crues de la chair humaine dans l’art.
Paul Thek se réfère explicitement au Minimalisme avec cette série, exprimant une réaction à l’encontre des formes épurées et froides de cette tendance, alors en vogue.
Untitled, (détail), 1966
Pour sa pièce la plus connue, aujourd’hui disparue, The Tomb – Death of a Hippie (1967), il moule son propre corps, censé représenter la mort de l’artiste bohémien. Son décès, des suites de la maladie du SIDA en 1988, achève de donner un sens à cette oeuvre.
(a) Mike Kelley, “Mort et Transfiguration, une lettre d’Amérique”, Paul Thek, Castello di Rivara, Turin, 1992, pp. 15-25.
Sources :
Paul Thek – The wonderful world that almost was, ouvrage collectif, Witte de With, Rotterdam, Neue Nationalgalerie, Berlin, Fundaciò Antoni Tàpies, Barcelone, Kunsthalle Zürich/Museum für Gegenwartskunst, Zürich, MAC et galeries contemporaines des Musées de Marseille, Marseille, 1995
Ouvrage à paraître le 27 février 2009 :
Paul Thek : Artist’s Artist, ouvrage collectif, ZKM et Center for Art and Media Technology, MIT Press, 2009
Paul Thek dans son atelier à New York, 1967